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dimanche, 24 avril 2011

Hawaii 5-0 (2010) : premières impressions...

Hier soir a commencé sur M6 la diffusion française d’Hawaii 5-0, un autre exemple du vide créatif qui vient actuellement frapper le monde des séries télévisuelles américaines : on remake ou reboote à tour de bras des séries ayant plus ou moins marqué l’inconscient collectif des spectateurs. Après donc les échecs de Bionic Woman et Knight Rider, et en attendant Wonder Woman et Charlie’s Angels, on a pu voir revenir Hawaii 5-0 dans une version modernisée, remake d’une série qui fut diffusée entre 1968 et 1980, et dura donc quand même 22 ans.

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L’histoire :  Steve McGarrett est un homme en quête de vengeance : son père a été assassiné et il va chercher à se venger. Il se rend à cette fin sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaii pour y enquêter. Sur place, le gouverneur local, Pat Jameson, lui fait une offre peu commune : rejoindre une unité de forces spéciales qui aura toute autorité sur l’île, afin de combattre la criminalité grandissante. McGarrett, qui y voit surtout une manoeuvre politique, commence par refuser, mais finit par accepter cette proposition. Il se retrouve à faire équipe avec Daniel “Danno” Williams, policier transféré à Honolulu, Chin Ho Kelly, ancien policier accusé à tort de corruption, et Kono Kalakaua, une toute jeune diplômé de police, surfeuse de haut niveau.

Les raisons d’y jeter un oeil… ou pas ! (mon avis) :  Quand on regarde cette série, on a l’impression de faire un véritable bond en arrière, dans les années 80. La série n’apporte absolument rien de neuf, ce qui n’était de toute façon aucunement le but quand elle a été lancée. Plus que les déclinaisons de différentes équipes de spécialistes, la dernière tendance forte en terme de séries policières est de revenir à des séries dépaysantes en proposant des terrains de jeux exotiques. Si les concepts sont classiques, on regardera donc la série aussi pour la ville présenté. J’ai déjà parlé ici de Detroit 1-8-7, qui exploitait une ville peu utilisée dans les séries jusqu’à présent. On a également vu arriver NCIS Los Angeles, Law & Order : Los Angeles, je crois aussi, sans compter les diverses séries des CSI / Experts, bien entendu. C’est donc le cas ici, avec une série avant tout “carte postale”, montrant les charmes d’Hawaii. Côté histoires, on retrouve ici une série très classique avec un énième duo de flics ayant quelque peu du mal à s’entendre au début, du fait de leurs différences, mais qui fonctionneront de façon efficace, et deviendront super-potes ne pouvant se passer l’un de l’autre, à n’en pas douter. Inutile de dire qu’on a l’impression d’avoir vu ça des centaines, des milliers de fois. Et la mode, pour rendre les personnages attachants, et d’y attacher un certain trauma. Pour Monk et Simon Baker, héros mentaliste, c’était la disparition de la femme. Ici, c’est l’assassinat du père pour McGarrett. Les autres membres de l’équipe entourant le duo ne sont pas en reste : Chin Ho Kelly doit faire face à son passé, au regard des autres flics sur lui, pour lesquels il passe pour un traitre. Et Kono doit faire face à sa jeunesse et son inexpérience, en espérant être digne de l’uniforme qu’elle porte. Heureusement pour le spectateur, malgré une ville ayant déjà été le cadre de quelques séries (la série originale, Baywatch Hawaii… ), mais qui avait été quelque peu délaissée, et un concept archi-rebattu, le spectateur passe un bon moment devant la série.

Hawaii 5-0, steve mcgarrett, alex o'loughlin, daniel de kim, grace park, scott caan, histoire des séries télévisées

Les personnages sont très attachants, surtout Daniel Williams, et bien interprétés. Ses passes d’armes avec Mcgarrett, sa conception de la vie et des choses sont un véritable régal, l’atout fort de la série. On se plaît à retrouver ici Alex O’Loughlin, qui semble enfin avoir brisé la spirale de l’échec (ses dernières séries, Moonlight et Three Rivers, n’ont pas fait long feu), et trouve un rôle qui lui va comme un gant, rajeunissant de belle façon le personnage de McGarrett. A ses côtés, on retrouvera avec plaisir la belle Grace Park, célèbre pour sa participation à Battlestar GALACTICA (un autre remake, d’ailleurs), et Daniel Dae Kim, habitué des productions télévisées, interprète de rôles secondaires dans Star Trek : Enterprise et Angel, et qui fit partie du cast régulier de la série LOST. Quant à Scott Caan, l’interprète du Daniel Williams dont je parlais plus haut, il n’est autre que le fils de James Caan. On a pu déjà le voir au cinéma dans Ocean’s Eleven ou Ennemi d’Etat. Du coup, peu importe qu’il n’y ait rien de neuf dans cette série : ce n’est pas ce qu’on lui demande, et des séries comme elle, il y en a finalement toujours eu. Hawaii 5-0 se révèle rafraîchissante, distrayante et sympathique, à l’image de bien d’autres. Le genre de séries qu’on regarde sans se prendre la tête, pour passer un bon moment, et c’est tout ce qu’on lui demande.

Trivia :  Détail amusant, tous les épisodes ont un titre en… Hawaiien…

Hawaii 5-0, steve mcgarrett, alex o'loughlin, daniel de kim, grace park, scott caan, histoire des séries télévisées

vendredi, 22 avril 2011

Les épisodes-cultes : le Pilote de The Twilight Zone / La 4ème Dimension, "Where Is Everybody ?".

Nouvelle rubrique sur SeriesVerse of KNIGHT initiée ici, il s’agira de présenter un épisode d’une série que je ne reviewe pas habituellement, mais qui mérite d’être évoqué tout de même. Comme vous le savez, ma sériephilie ne se limite pas uniquement aux séries des années 90, 2000 et 2010, mais également à plus loin dans le temps. Ainsi, il m’arrive de revoir régulièrement des séries plus anciennes, plus classiques. Pour me replonger dans des époques disparues, mais pas seulement, parce qu’un grand film ou un grand épisode l’est pour toujours.

" There is a fifth dimension, beyond that which is known to man. It is a dimension as vast as space and as timeless as infinity. It is the middle ground between light and shadow, between science and superstition; and it lies between the pit of man's fears and the summit of his knowledge. This is the dimension of imagination. It is an area which we call The Twilight Zone. "

La série The Twilight Zone est l’une des premières grandes séries de l’histoire de la télévision américaine. Son format, au départ, est celui d’une anthologie, réunissant une série d’histoires explorant les domaines de l’Etrange, du Fantastique ou de la Science-Fiction, sur des épisodes d’une demi-heure. Et rejoint le genre de la fable, chaque épisode proposant à la fin une réflexion philosophique par rapport à l’histoire racontée.

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Cette série en général assez connue, au générique particulièrement marquant étant resté vivace dans l’inconscient collectif, commençait par un épisode terrible, “Where Is Everybody ?”, écrit par le créateur de cette série mythique, Rod Serling : un homme ordinaire, Mike Ferris, se réveille dans une ville apparemment déserte, sans aucune trace de vie. Il n’a plus aucun souvenir de comment il est arrivé là, ou de son passé. L’angoisse venant de savoir à quoi cela était dû, ce qui avait bien pu arriver à cette ville, d’autant plus que des traces de vie étaient encore présentes, comme un café en train de chauffer. L’homme en question explore la ville en question, espérant rencontrer enfin quelqu’un, sans que cela n’arrive. On se demande alors s’il n’est pas victime d’une expérience quelconque, ou d’une mauvaise blague. Heureusement, un twist final résolvant l’épisode viendra apaiser et soulager le téléspectateur, éprouvé par cet épisode… angoissant.

L’histoire semble inspirée de celle de The Last Man on Earth, dont le personnage principal trouvera plusieurs exemplaires dans une librairie abandonnée. Et le téléspectateur est amené à partager son angoisse, sa soif désespérée de rencontrer enfin quelqu’un. Amenant celui-ci à comprendre qu’il n’y a pas plus terrible que de se retrouver dans un lieu dénué de toute vie humaine. Une idée de génie, donc, pour un épisode à voir et revoir encore, parfait de bout en bout. Cet épisode fut le seul de la série tourné dans les studios Universal, avec comme conséquence d’avoir pour cadre la ville, servant de décor à l’histoire, que l’on reverra plusieurs années plus tard, puisque c’est au même endroit que seront tournées certaines scènes de… Retour vers le Futur !

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mercredi, 16 février 2011

Ally McBeal : Souvenirs, et réflexions, autour de la série...

Aux Etats-Unis a débuté récemment Harry’s Law, une toute nouvelle série de David E. Kelley, un des plus brillants scénaristes de séries des années 90. Et dans les coulisses du monde des séries, on annonce un projet de remake de Wonder Woman chapeauté par l’homme, qui verrait le retour sur les écrans de la belle Amazone. Je n’ai pas encore jeté un oeil à Harry’s Law, mais je me suis replongé récemment dans Ally McBeal, l’une des premières séries-phares de Kelley, une des séries des années 90 qui m’avait le plus marqué. Une série dont je me suis désintéressé progressivement, et que je n’ai plus regardé ensuite… Jusqu’à il y a peu. Donc, quelques réflexions et souvenirs autour de la série.

 

L’évolution de la série, mon parcours avec celle-ci.

En y repensant, et pour faire le lien avec une autre de mes séries préférées, Ally McBeal a connu une évolution relativement sensible à celle de Mission : Impossible : une première saison où la série se cherche, cherche son identité, malgré des flamboyances, passages réussis augurant de la suite. Puis 2 saisons fort réussies, avant que la série ne commence son déclin progressif pour les Saisons 4 et 5. C’est en tout cas, l’image que je m’étais fait de la série dans mes souvenirs. Sauf bien entendu que Mission : Impossible aura duré 2 saisons de plus.

Et donc je me souviens avoir véritablement accroché à la série à la fin de la saison 1, trouvant ses excentricités géniales, pour ne plus la lâcher et suivre religieusement les diffusions de la série le jeudi sur M6 jusqu’à… la Saison 3. La série a ensuite perdu de son intérêt pour moi, la faute à une Callista Flockhart effrayante de maigreur dans la Saison apparue comme l’ombre d’elle-même. La faute à une série commençant à s’épuiser d’elle-même. La faute au début de la Kelleyrisation galopante de la série : on fait sortir des personnages de son chapeau pour revitaliser la série, mais sans rime ni raison, et surtout sans vraiment nous expliquer les raisons de leur présence, au point que le procédé, libre de toute excuse ‘formelle’, devient transparent. Malgré un personnage bien trouvé et pensé incarné par un acteur ayant connu une belle traversée du désert, Robert Downey Jr, plus connu désormais pour le renouveau de sa carrière au cinéma dans des rôles-clé et principaux de films blockbuster. Et une dernière course à la Guest pour la saison 5, où on parlait plus, toujours dans mes souvenirs, des acteurs invités dans la série que des intrigues de celle-ci : Heather Lockhart, Christina Ricci, Jon Bon Jovi... Ainsi que le départ progressif des personnages emblématiques, les uns après les autres, de la série. Côté intrigues, là encore, on pouvait sentir la fin prochaine de la série : on se met à proposer à Ally ce après quoi elle semblait courir : une vie très conventionnelle correspondant au “modèle” de nos sociétés, ce vers quoi on nous pousse inexorablement : un homme à épouser, une enfant, une maison… J’avoue que je ne me souviens que de loin de cette saison 5, ayant presque lâché la série durant la saison 4.

 

Flottements, hésitations… Ally McBeal, série aux multiples visages.

Ally Mcbeal est une série hybride, qui aura toujours oscillé entre plusieurs choses. Elle est l’oeuvre de Kelley, qui aura signé une bonne partie des scénarios de la série, rares étant les épisodes auxquels il n’a pas participé à l’écriture. C’est d’ailleurs une des dernières dans laquelle un scénariste se soit autant impliqué, du début à la fin, les autres exemples me venait en tête étant The West Wing et Babylon 5 (à partir de la saison 2). Comme Picket Fences avant elles, c’est une série difficilement résumable. Ou plutôt, on pourrait très bien la résumer à son pitch de départ, mais ce serait éluder, mettre de côté une bonne partie des éléments de la série.

Déjà, le titre fait penser à une série mettant en vedette un seul personnage principal. Deux grands types de séries existent, jusqu’aux années 90 : les séries avec un héros principal (ou un duo ou un trio, bien sûr) et quelques personnages très secondaires, croisés le temps d’une scène, voire pas du tout, et les séries proposant de suivre tout un groupe de personnages. On pourrait penser qu'Ally McBeal appartient au premier type, mais les personnages secondaires existent tout autant qu’elle. Si le générique de la Saison 1 ne propose que des images de l’héroïne, elle proposera des images des autres personnages par la suite.

Ensuite, Kelley ne conçoit pas des séries que comme des supports pour évoquer, mettre en scène des sujets de société, des thèmes dont il a envie de débattre, de façon pertinente. Comme dans The West Wing (décidément, la faute au fait que je refasse les deux dans le même temps), la série devient lieu d’échange, de débats d’idées, de lutte d’arguments. Il y a du coup une hésitation constante dans le ton de la série, tour-à-tour sérieuse, dramatique, puis comique, avec des situations ou des personnages extravagants. La série relève à la fois des séries dramatiques traditionnelles, mais peut glisser parfois dans des situations que l’on pourrait fort bien retrouver dans une sitcom. Et comme dans The West Wing, on ne peut savoir si un dialogue débouchera sur un moment de réflexion, moment de grâce, ou un moment purement comique.

J’ai parlé d’extravagance, donc parlons des personnages : ceux-ci sont excentriques, pour la plupart, c’est-à-dire marqués d’une douce folie, ou folie douce. Ally ne peut s’empêcher de traduire en images explicites les sentiments qu’elle ressent. Billy vient de lui briser le coeur, l’image nous montre des flèches transpercer un coeur. Un prétendant éconduit Ally, celle-ci se voit déversée d’un camion-benne directement dans les ordures. Pour Richard Fish, l’un des principaux associés, le patron d’Ally, il aime particulièrement caresser la peau de femmes mures sous le menton. Quant à John Cage, c’est une collection de petites excentricités à lui-seul : il ne prend la parole en audience qu’après avoir bu un verre d’eau fraîche qu’il s’est versé, prend des ‘moments’ en s’arrêtant soudain, a le nez qui siffle… Tout cela déroute l’auditoire… et le spectateur. Et ce n’est pas fini, Kelley s’ingéniant à inventer toujours autant de “doux dingues”, personnages à la frontière des normes, que ce soit physiquement, ou dans leurs habitudes. Du coup avec de tels personnages potentiellement comiques, on comprend aisément que la série, considérée comme une dramédie, soit difficilement classable. D’autant plus que l’on n’arrive pas toujours à deviner si les personnages sont sérieux, ou pas.

Philosophiquement, la série est tout aussi flottante. Kelley, homme de dialogues, homme d’écriture, s’est amusé à créer des petites phrases signifiantes, les personnages d’Ally McBeal se caractérisant par ce qu’ils disent du monde. Ally est une imperturbable et inguérissable romantique. Elle est une sorte de Mme Bovary moderne, sans l’aspect sombre et ‘romanesque’ du personnage. Toutes deux voient leur vie et leur recherche de l’homme idéal modelés par leur imaginaire : elles rêvent leur prochaine rencontre. Cela se traduit chez Ally par des McBealismes, sentences faisant part, liées à cette vision du monde. Bien entendu, le Prince Charmant n’existe pas. Sa quête est vouée à l’échec, elle ne peut aboutir. Notamment parce que cette ultime élément manquant au bonheur d’Ally marquerait tout simplement la fin de la série. L’Idéal échoue toujours, malheureusement, devant la réalité. Face à cela, on a Richard Fish, que l’on pourrait considérer, de loin, comme un ‘grand gosse’, prenant peu de choses de façon ‘dramatique"’. Mais Richard a un sens aigu des réalités, et un goût immodéré pour l’argent. Ce qui compte pour lui, c’est de vivre le mieux possible, en amassant le plus d’argent. Tout cela s’exprime dans des réflexions simples, les fameux… Fishismes. On pourrait le considérer donc comme cynique.  John Cage, son associé, l’autre patron, n’est vu qu’au travers de ses plaidoiries, ses apparitions dans la série étant liées dans un premier temps aux affaires du cabinet. Du coup, on ne sait pas, dans la saison 1, ce qu’il pense véritablement. Celui-ci doit donc rappeler comme s’il en était besoin, que quand il plaide, il ne dit pas ce qu’il pense, mais donne le meilleur discours susceptible d’aider son client. Autrement dit, il ne prend la parole que pour dire ce pour quoi il a été payé ! Mais dans le même temps, compatissant, il demande à Ally de ne pas renoncer à son romantisme, de ne pas laisser le monde gagner. Personnellement, j’aurais tendance à dire que l’époque n’était pas propice à un personnage aussi fort que le Dr House, prêt à afficher un cynisme absolu face au monde et son hypocrisie. Cynisme incarné par des personnages que l’on ne prend pas totalement au sérieux, quelque peu victimes d’eux-mêmes. Du coup, le cynisme qui s’entend dans la série est modéré, supportable, et contrebalancé par ce discours qui permet à la série d’exister, et au public de la suivre. Tout comme celui de House par le fait que ses victimes en sont ridiculisées, ou par le fait que cela le fasse passer pour un salop cruel.

 

La Kelleyrisation, Billy à l’origine du mal (?)

J’avais déjà posté ici, lors de la première année d’existence du blog, une note sur la ‘Kelleyrisation’. Cette pratique consistant à ne faire aucun cas des personnages ou de l’attachement des spectateurs à eux qui peut être pénible, constituer un mal. Car on les fait apparaître, ou disparaître, au gré de ses fantaisies, sans donner d’explications au spectateur, les utilisant quand on en a besoin, les faisant disparaître s’ils ne servent plus. Je ne sais pas si dans Picket Fences, Kelley utilisait déjà le procédé, mais il fut peu utilisé au début de la série n’apparaissant que dans les saisons 4 et 5, les deux dernières de la série. Dans la première saison, on fait passer John Cage du statut de récurrent à régulier, et dans les saisons 2 et 3, deux personnages, Nelle Porter et Ling, incarnées par Portia de Rossi et Lucy Lyu, apparaissent. Mais ces deux personnages n’en remplacent pas d’autres, ils renforcent la distribution initiale, et on nous donne des explications quant à leur arrivée, leur présence.

Du coup, je me suis demandé si le phénomène n’était pas apparu au cours de la saison 3. Pour ceux qui voudraient découvrir la série, n’allez pas plus loin, ce sera SPOILER !!

Trois saisons. Il aura fallu 3 saisons pour que Kelley s’aperçoive qu’il tourne en rond avec Billy Thomas, personnage fade, lisse, trop gentil pour être honnête, mari parfait, ex-petit ami parfait. Le personnage appartient malheureusement à cette catégorie difficile du Prince Charmant insaisissable, qui n’existe finalement que pour faire vibrer le coeur de l’héroïne qui ne peut l’avoir. Angel, de Buffy, appartenait également plus ou moins à cette catégorie. Billy Thomas aura surtout existé à travers Ally, pour constituer un confident de certains tourments de la jeune femme, et pas pour lui-même. Du coup, Kelley est coincé. Il faut faire quelque chose du personnage. Alors on révèle sa face sombre : Billy, le gentil boy-scout, se révèle être un insupportable macho fini. Il change totalement, se teint les cheveux en blonds, engage 4 superbes jeunes femmes soumises pour aller partout avec lui, épater avec lui, s’affirmer en tant que mâle dominant, et machiste. Insupportable, je l’ai dit, pour les personnages féminins. Et peut-être aussi pour le public, qui ne suit pas, devant une transformation qui me semble être assez brutal (je n’ai pas le souvenir que le changement ait été progressif, gradué). Comme la sauce ne prend pas, une autre solution est… d’éliminer le personnage. On lui trouve une tumeur au cerveau, qui justifie ce changement de personnalité (et en même temps, dédouane le personnage). Billy et l’entourage comprennent que cet accès de machisme est né de cette tumeur, et Billy est un mort en sursis que l’on fera disparaître. Au grand dam des spectateurs et spectatrices.

Alors je me demande si, Kelley, devant ce “problème” rencontré avec le personnage de Billy, en faire finalement quelque chose, être “forcé” de le tuer, ne voyant pas quoi faire de lui, ne s’est pas dit que mieux valait utiliser les personnages comme bon lui semble, les faire disparaître ou apparaître sans donner plus d’explications. Et si la Kelleyrisation, chez Kelley, ne serait pas née ainsi… De ce fameux Billy, dont on ne savait pas quoi faire, et qui aura connu la plus inutile évolution…